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Identification d'un lieu : L'atelier des frères Martel de Robert Mallet-Stevens.
( Hôtel particulier de Joël et Jan Martel, rue Mallet-Stevens, Paris, 1926-1927)

(d'après le très joli et intéressant éditorial "Moderne Style" photographié par Stéphane Gallois, réalisé par Nathalie Blanchard paru dans L'Express Styles, spécial hommes (semaine du 9 au 15 juin 2010). Le mannequin est Roch Barbot @ Bananas.)



crédit : Stéphane Gallois pour L'Express Styles


L'élément de l'édifice le plus facilement reconnaissable : le sommet de l'observatoire avec son disque dont la sous-face est carrelée en mosaïque rouge.
Cet observatoire est en continuité avec la tour vue de l'extérieur.

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crédit : TH2


crédit : Stéphane Gallois pour L'Express Styles

Ceci constitue peut être (vu de l'intérieur) une partie du long vitrail de Louis Barillet courant sur toute la surface de la tour.



Car la tour contient la cage d'escalier cylindrique. Un escalier dépourvu de pilier central  où les marches s'appuient au centre contre la rampe montante constituée d'un seul corps de la base au sommet.


crédit : Stéphane Gallois pour L'Express Styles

Enfin un élément extérieur tout à fait remarquable et aisément identifiable : l'entrée principale, une porte réalisée par Jean Prouvé.
Il est facile de la reconnaître grâce à ses lignes brisées, alternées, faites de bandes de métal.



crédit : Stéphane Gallois pour L'Express Styles











Hyères 2011 : La Villa Noailles


La villa Noailles de Robert Mallet-Stevens, architecture inachevée et inaboutie, d'un modernisme (malgré le simulacre des façades unies) plus intériorisé qu'extériorisé (ni pilotis, ni plan ni façades libres) est surtout remarquable par son dialogue (maîtrisé ou non) constant avec le site, la vue, la nature : multiplication des toits terrasses, larges baies vitrées de la piscine, mur d'enceinte percé et cadrage du paysage dans la cour, petit jardin géométrique de Gabriel Guévrékian et jardin suspendu. La nature n'est ni mise à l'écart ni rejetée et pourtant l'Architecture, elle aussi, est bien présente, en blocs. (Et tout nous pousse dans cette architecture à vivre à l'extérieur, la chambre en plein air avec son lit, la chambre d'ami et son auvent, la baie du petit salon escamotable) (comme sur un navire en pleine mer).



La villa est tout aussi intéressante non seulement par ses aménagements intérieurs (plus ou moins visibles, comme le mécanisme des horloges électriques), mais également pour deux de ses pièces, le salon rose et la salle des fleurs.




Salle des Fleurs, composition murale géométrique de Theo van Doesburg (1925)


Theo van Doesburg, figure, théoricien, acteur du mouvement De Stijl, ami et adversaire de Mondrian, nous propose dans cette toute petite pièce une expérience unique et remarquable* :
Entrer dans l'espace de la Peinture. (La peinture telle que la concevait le mouvement De Stijl.)
Car entrer et occuper cette chambre c'est se retrouver entouré de toutes parts de couleurs, primaires (rouge, jaune) et non-couleurs (noir, gris), distribuées en diagonales, qui découpent les murs et le plafond en un mouvement dynamique.
Ces formes triangulaires trapézoïdales s'étendent ainsi sur toutes les surfaces. Et l'expérience est celle d'un volume qui diffuserait dans toute les directions.
Par le jeu des diagonales et des couleurs (donc de la température de la lumière et de ses propriétés réflectives) celui qui entre dans cette pièce est soumis à une modification de son ressenti spatial, temporel et affectif.

*selon les aléas de la rénovation


Le salon rose, à lui seul (comme passage (via, entre autres, l'utilisation par l'architecte de la ligne) de l'espace tridimensionnel à l'espace bidimensionnel), justifierait la présence en ces lieux d'un festival de la mode et de la photographie (si une telle justification était nécessaire).

crédit : TH2